Sommaire historique  

Le blason d'Apach

Histoire d'Apach

La légende d'Apach

Du 6ème au 12ème siècle

Le 16ème siècle

Le 17ème siècle

Le 18ème et 19ème siècle (Vers une activité agricole)

De 1870 à 1914

Une forte immigration

La seconde guerre mondiale

De 1947 à 1954

L'évolution des dernières années

La population apachoise

Les maires

La paroisse d'Apach

Liste des curés d'Apach

Le cahier de doléances du 6 mars 1789

Les vieilles croix

Les maisons anciennes

 

Le blason d'Apach 

D'or à la bande de gueules chargées de trois coquilles * d'argent, une crosse de gueules posées en barre brochant sur le tout.

Les coquilles sont l'emblème de la ville de Sierck, chef-lieu d'une prévoté lorraine dont faisait partie APACH ; la crosse rappelle que l'abbaye de Saint-Sixte de Rettel a possédé autrefois la localité.

*http://www.saint-jacques.info/blasons.html

 

 

HISTOIRE D'APACH

   

                  Apach est citée pour la 1ére fois en 1084 dans la chronique de l'abbaye de Rettel sous le nom d'Achabach. La première mention certaine d'Apach se trouve en 1158 dans l'acte par lequel Mathieu 1er de Lorraine accorde aux religieux de Bouzonville le patronage de l'église et les dîmes du village. On trouve par la suite dans les cartes d'époque et d'autres documents Aspach en 1196, Akebach en 1319, Appach en 1495, 1583, 1594, Opach en 1682, Auppach à la fin du 17ème siècle, Aspach en 1756.Lors de l'annexion de 1870, le nom du village reste Apach, forme qu'il acquiert à la fin  du 18ème siècle.

        

          Le véritable nom d'Apach, celui employé par la population francicophone du village est Opéch avec l'accent tonique sur le O long fermé initial.

          C'est le ruisseau qui venant de Manderen coupe le village pour se jeter dans la Moselle une centaine de mètres plus loin, qui a donné son nom à Apach. On l'appelle d'ailleurs en français "ruisseau d'Apach" et en langue francique "d'opécher baach" ou tout simplement "d'Opéch".On peut en effet découper le nom Apach en deux éléments. Pach est une variante de Bach et signifie ruisseau. Le préfixe A- nous vient de l'époque celte."A" signifie en effet en vieux celtique:la limite, la frontière. Apach signifie donc "ruisseau frontière".Il ne s'agit bien entendu pas de la frontière actuelle qui n'existait pas à l'époque celtes, mais de la frontière entre deux tribus celtes: les médiomatriques au sud et les trèvires au nord. Cette frontière se trouvait justement délimitée à cet endroit par ce ruisseau. Apach, terme d'origine, a évolué ensuite en francique en Opéch, vu qu'un "A" long tonique se transforme en "O" long  et que le "A" atone s'est transformé peu à peu en une voyelle atone: ici une voyelle "i" et "é" fermé qu'on note "é" en francique.       

La légende d'Apach      

                             Comme l'indique les consonances de son nom, Apach est un village de création franque. L'histoire d'Apach commence donc au 6ème siècle lorsque les francs s'installèrent dans notre région. Il construisirent ce village au bord du ruisseau qui avait été auparavant la limite entre les médiomatriques et les trévires et lui donnèrent le nom qu'ils avaient donné au ruisseau"A-Bach" ou encore "Achabach" dans lequel ils avaient ajouté le terme germanique "Bach" au nom celte d'origine. La création du village d'Apach se trouve évoquée sous la forme de conte dans un ouvrage paru vers 1955 et intitulé"LA BELLE HISTOIRE D'APACH"Voici comment l'auteur de ce livre imaginait la fondation du village. 

                    "Autrefois, aux frontières de la Gaule vivaient les Germains. Notre pays au climat tempéré les attirait.

         5OO ans après J.C. une bande franque se réunit pour tenter l'Aventure et passer la frontière. Avant de partir, les guerriers se donnaient un chef. Aussitôt l'élection de celui-ci, ils ont franchi le Rhin sur des radeaux. Les guerriers ne partaient pas seuls, mais avec femme, enfants et tous leurs biens. Sur l'un des chariots il y avait une belle femme qui s'appelait Acha.

           La bande avançait, pillait par-ci par-là un village galloo-romain. Au bout de quelques mois, les premiers de la horde arrivaient dans une ville située entre Trèves et Metz et ont attaqué cette ville défendue par les Romains mais leurs assauts étant desordonnés,ils furent repoussés par les ennemis. 

 Au cours du siège devant Hettange-Grande, le mari d'Acha a été blessé grièvement par une flèche

Après le combat perdu par cette horde, ils se sont remis en route sans savoir vers quel lieu ils se dirigeaient. Ils ont marché jusqu'au soir et se sont arrêtés près d'un petit ruisseau où ils se sont désaltérés, et où ils sont restés pour se reposer. Ils se trouvaient très à l'aise dans cette vallée entourée de collines et de forêts. 

 Ils trouvaient le site si merveilleux qu'ils ont décidé d'y rester. La construction de cabanes n'était pas une affaire  d'état et leur installation était rapide. 

          Un nom avait été donné à l'endroit où ils s'étaient fixés, et il s'appelait alors Acha-am-Bach, qui signifie Acha-près-du-Ruisseau."

           Le village est situé sur la rive droite de la Moselle et coupé par le ruisseau qui prend sa source à Manderen et qui se jette dans la Moselle. Le sous-sol est composé de dévonien (se dit de la troisième période de l'ère primaire) et de grès bigarré.

    Du 6ème au 12ème siècle

                   Après leur arrivée au 6ème siècle, les francs entreprirent un immense effort de défrichement qui se poursuivit durant tout le Moyen-Age. Peu à peu, la vallée d'Apach se dégagea de la forêt et devint ce qu'elle est encore aujourd'hui:un jardin au sol alluvial facilement cultivable.    

                               Vers le 8ème siècle apparut le vignoble sur les pentes bien exposées au soleil de midi. Déjà à cette époque les Apachois se servaient de tonneaux cerclés pour loger leur vin sec et pétillant qui, les bonnes années y acquérait une classe indiscutable.

                             Le 9ème siècle est époque troublée par les guerres mérovingiennes. De cette époque date la création de monastères que des gens pieux et de goûts paisibles construisirent pour vivre à l'écart de cette socété trop cruelle et dissolue. Notre région ne resta pas indifférente à ce mouvement religieux Le couvent de Rettel naquit, fondé, selon des dires incertains de différents chroniqueurs religieux, par la sœurs de Charlemagne qui y aurait passé les dernières années de sa vie, en compagnie de religieuses de l'ordre des Bénédictines. A quels moments celles-ci l'abandonnèrent-elles? Nous ne pouvons pas le préciser. Toutefois, nous savons que ce furent des moines du même ordre qui en firent une abbaye, en 892.Leur premier abbé s'appelait Rapo.

                                        Sous sa direction, les bénédictins, joignant le travail à la prière, cultivaient, défrichaient et essartaient les nombreux terrains qu'ils possédaient. Les paysans des environs, qui s'étaient mis sous leur protection, ne tardèrent pas d'en affermer quelques parcelles. Les Apachois d'alors les imitèrent. L'Abbé de Rettel devint ainsi le Seigneur foncier d'Apach

                                        En effet, un des chroniqueurs du couvent n'écrit-il pas qu'en 1084, l'abbé de Rettel percevait les redevances annuelles dues par les gens d'Achabach, et devait abandonner au bailli:

  -le 1/3 de la somme totale fixée, suivant les droits et dus de chacun, par l'abbé et ses compagnons;

  -le 1/3 des sommes perçues par suites d'amendes infligées aux Achabadois pour vols de brins d'osier, adultères qu'on avait découverts, révoltes et dommages causés aux bornes limitant les champs;

  -un mouton, quatre fois 26 litres de vin et huit pains, à Pâques ou à la Saint-Jean.

                    D'autre part, le bailli percevait à Noël, de chaque habitant, une obole fixée comme suit:un demi-pain et un bichet(26 litres) d'avoine.

                                        Mais ces différentes amendes s'avéraient souvent inefficaces. On avait alors recours à des punitions publiques. Ainsi, par exemple, la femme adultère était obligée de s'agenouiller, pieds nus et une pierre au cou, dans l'allée principale de l'église, pendant la grand messe, pour y faire amende honorable. Ces exemples nous prouvent qu'un semblant de justice existait déjà. Son but était surtout de préserver les manants de la force ou de la ruse.

                      Pourtant la vie de nos ancêtres restait toujours très dure. En effet, une autre tradition, corroborant avec les assertions de l'Histoire, nous raconte que nos villageois n'avaient pas le droit de pêcher le poisson de la Moselle, car, de Sierck à Apach, la pêche appartenait effectivement à l'abbaye de Rettel. Pour en avoir sur leur table, ils étaient obligés de le braconner. Cette même tradition nous dit que, quand la nuit ils posaient leurs nasses d'osier, la Moselle devenait noire. Le contraire se produisait quand ils pêchaient pour leur maître. Des feux follets dansaient alors sur les flots, éclairant leur travail. Naturellement, ils faisaient alors des pêches presque toujours miraculeuses.

                                          Par la suite, le village resta encore un certain temps la propriété de l'abbaye bénédictine de Rettel puis passa entre les mains de la Chartreuse de Rettel ( seulement pour la justice foncière ) qui possédait jusqu'à la Révolution une maison située près de l'église où elle percevait la dîme. En tant que haut voués de Rettel, les ducs de Lorraine étaient les souverains d'Apach et ils y acquirent la haute et moyenne justice qui dépendaient de la prévôté de Sierck. La dîme à Apach qui était due au début à la paroisse de Rustroff revint à partir de 1158 à l'abbaye de Bouzonville ou plus exactement en partage avec le diocèse de Trêves. Les ducs de Lorraine qui y étaient les hauts voués, donnèrent en fief au 12ème siècle, la sous-vouerie d'Apach à la famille des Seigneurs de Sierck. L'abbaye de Villers-brettnach y avait également quelques rentes.

                     

 16éme siècle 

En 1565, Apach est cité par Expilly comme étant un tout petit village de 12 feux ( 60 habitants ).  

                    

          Il y avait à Apach un château, construit vers le milieu du 16ème siècle au bord du ruisseau qui se jette dans la Moselle non loin de là; il avait l'aspect d'une maison bourgeoise de l'époque. C'était une bâtisse carrée en pierres meulières, ayant trois étages, surmontée de mansardes, percée de fenêtres à meneaux et flanquée d'une tour ronde. Chaque étage était accusé par une rangée de pierres de taille faisant tout le tour de la maison. A proximité et à l'emplacement des anciennes tanneries Gillard se trouvait le moulin bas. Le château, endommagé pendant la guerre de Trente Ans, et reconstruit en 1671, a été démoli en 1924 quand on procéda à la construction de la nouvelle gare.   

     

17ème siècle ( les forges )

 

           A ce siècle, il y avait une évolution plus remarquable encore que jusqu'alors. C'est à ce siècle qu'il y avait les premières forges à Apach.

            L'existence du minerai de fer était connue aux environs de Sierck dès le 16éme siècle. En 1565 un certain Loys La Ricque, « ingénieur des mines de fer » , fut chargé par le duc de Lorraine de rechercher les filons.

Le minerai fut-il trop peu abondant pour alimenter une forge ?

Nous le supposerions volontiers ; car on ne trouve pas trace de l'établissement d'une forge à Sierck ; ce fut à Apach, qu'une forge fut installée dès le commencement du 17éme siècle.

Pour s'expliquer comment le propriétaire censier d'Apach fut amené à y établir de grosses forges, c'est-à-dire des forges ou non seulement on travaillait le fer, mais ou on l'extrayait du minerai, il faut se reporter aux procédés métallurgiques de l'époque.

Pour de grosses forges il fallait: 1 ° du minerai ; 2° de l'eau ; 3° du bois ; 4° de la main d'oeuvre.

Le minerai existant en trop petite quantité dans les environs d'Apach pour alimenter de grosses forges, le propriétaire des forges, M. de Bettainvillers , le faisait venir du pays de Moyeuvre déjà centre minier à cette époque. On trouvait à Apach les deux autres facteurs essentiels ; le bois qui constituait la grosse dépense du travail métallurgique , et l'eau.

Le bois servait , après avoir été transformé en charbon , pour le haut fourneau, la fonderie et pour la forge. Une grosse forge en faisait une consommation énorme ; il fallait une main-d'oeuvre considérable pour le préparer. Bûcherons et charbonniers travaillaient d'une manière presque incessante, selon la saison, en plus grand nombre que les métallurgistes.

L'eau servait à laver le minerai ainsi qu'à faire mouvoir les machines‑outils. L'eau actionnait les souffleries, les marteaux, les martinets. A Apach , la proximité de la Moselle facilitait les expéditions d'objets fabriqués et les apports de matières premières, le minerai.

Quelle était l'importance des forges d'Apach ? Nous y trouvons à la fin du 17éme siècle une dizaine d'ouvriers, produisant 500 livres de fer par jour et 100 livres de tôle.

Les forges d'Apach constituaient un ensemble industriel ni plus grand, ni plus petit que les usines analogues.

          En 1609, le 15 août et, en 1611, le 11 mai, Henri, duc de Lorraine, vend à Louis de Bettainvillers, maître des forges de Moyeuvre, le bois de Kadenbusch, au ban de Kemplich, et une partie des bois de Schwarzbruch et de Saint-Martinsholtz, du côté de Sierck et des villages de beschtorff (Büschdorf) Efft et Hellendorf (près de Perl), à condition que ledit Bettainvillers enlève toute la charmille et d'autres branchages pour la convertir en charbon de bois pour ses fourneaux. Le duc lui permet, à lui et à ses hoirs, de prendre mines de fer à environ quatre lieues à la ronde ou plus proche dudit Sierck, s'il en trouve et sous ses hautes justices pour y ériger fourneaux et édifices à forger fer et de faire des cours d'eau qu'il trouvera propres audit effet, etc...

 

                    Les fourneaux dont il est question sont les meules à charbon de bois. M. de Bettainvillers se propose d'ériger des forges et de faire des aménagements hydrauliques. C'est la fondation des forges d'Apach. Il pourra prendre des mines s'il en trouve. Il n'en trouva sans doute pas suffisamment, puisqu'il fit venir son minerai de Moyeuvre et d'Aumetz. Quant à la main-d'œuvre, elle venait du même pays que le minerai car les habitants du village n'étaient pas suffisamment qualifiés pour le travail. Et de plus, les ouvriers des grosses forges étaient des artisans jaloux des secrets de leur métier. Ceci a pu être vérifié car tous les ouvriers du pays de Moyeuvre portaient des noms français.

 

                    Étant donné les moyens de communication de l'époque, les ouvriers n'avaient pas le choix, ils devaient s'installer avec leur famille à l'endroit où ils travaillaient.

                      Le minerai, une fois lavé, était embarqué sur des bateaux qu'on déchargeait sur le quai d'Apach. De là, on le dirigeait vers l'actuelle rue des forges où se trouvaient les hauts-fourneaux et dans lesquels, des ouvriers le culbutaient mélangé au charbon de bois. Ce dernier mot nous explique pourquoi les premières fonderies s'étaient installées à Apach aux alentours duquel on trouvait du bois à profusion. Et 100 ans après, ne désignera-t-on pas le Luxembourg, limitrophe et annexé sous la 1ère république, du nom suggestif de : Département des Forêts?On y avait aussi l'eau qui servait à actionner les arbres prismatiques. Ceux-ci, au moyen de bras, soulevaient à intervalles réguliers la partie supérieure des soufflets qui redescendaient ensuite sous le poids des barres de fer dont ils étaient chargés.

                      Ces soufflets attisaient le feu des forges qui étaient des constructions en briques, hautes de 7 à 8 mètres et larges de 3 à 4 mètres. Au bas de la construction, le creuset recueillait les matières fondues. A l'affinerie, cette fonte était transformée en fer ou en acier. De là, suivant sa qualité, on le passait à la  platinerie ou aux laminoirs. On ne connaissait pas encore le marteau-pilon, mais le marteau de la grosse forge, grosse masse de fer, et les  martinets le remplaçaient .

            On y fabriquait les articles suivants : plaques de foyer barres de fer tôles bombes enclumes rampes grilles balcons piques haches pioches etc...  

Entre autres articles fabriqués aux forges d'Apach , nous mentionnerons quelques plaques de foyer fondues en 1685 mesurant 76cm de largeur sur 67 de hauteur.

      Un contrat daté du château de Meinsberg , avril 1681 , nous renseigne même sur les objets fabriqués à Apach et leur prix de vente. Par cet acte jean de Bettainvillers s'engage à fournir 114 piques, 114 pioches et 114 haches, à 36 sols pièce , l'une dans l'autre, et à les fournir à Remich dans l'espace de 2 mois. Ces armes étaient destinées à la garnison de Luxembourg, menacée par les Français.

  Entre autres articles fabriqués aux forges d'Apach , nous mentionnerons quelques plaques de foyer fondues en 1685 mesurant 76cm de largeur sur 67 de hauteur.

Une grosse forge occupait une douzaine d'ouvrier. Les mouleurs et les forgerons étaient de véritables spécialistes contrôlés par le directeur des forges qu'on nommait, en ce temps-là, le facteur de la forge.

                      Dès 1620 commencèrent les difficultés. Le duc de Lorraine avait à Apach un moulin " à esguiser " dont un certain Pierre d'Udern d'Apach faisait usage moyennant la redevance annuelle d'un franc deux gros. M. de Bettainvillers, qui n'avait pas besoin d'un moulin pour sa forge, le supprima et, arguant de son bail passé pour l'usage du cours d'eau, refusa de payer la redevance.

                      A partir de 1632, toute la contrée est dévastée successivement par les Suédois, les Français, les Croates et les Lorrains. Sierck, où beaucoup d'habitants des environs s'étaient réfugiés, est livré au pillage par la garnison lorraine en 1639.

                      Le village et les forges d'Apach ont dû alors être ruinés presque complètement. Le village de Howerdengen fut rayé de la carte. Le peuple fut réduit à la misère la plus noire. Par surcroît de malheur, la peste fit son apparition. Devant ce fléau, les habitants de nos villages désertèrent la région et ne revinrent qu'après la fin de la guerre.

                      Louis de Bettainvillers mourut vers cet époque, car il testa le 14 décembre 1638 à Luxembourg où il s'était retiré par suite de la famine qui régnait alors dans le pays. La forge passa alors aux mains de son fils Jean. Aussitôt le calme revenu, il se rend dans les forges à Moyeuvre-grande pour chercher des ouvriers afin de se former une équipe dans son usine. On désigne alors Jean Gringoire(originaire de Nancy)avec 18 hommes pour se rendre à Apach.

                  Pendant cette période, les forges changèrent très souvent de propriétaire. Le développement de forges mieux situées (par rapport aux mines de fer), facilement approvisionnées en bois, charbon et minerai a contribué au déclin rapide de la forge d'Apach. Elles ont cessé toute activité en 1732.D'elles il ne reste plus rien si ce n'est les noms évocateurs de "Weiher", "Platinerie",et " rue des Forges"au niveau toponymique.

                    A la même époque la verrerie établie dans le village cessa également de fonctionner.

                 Le 28 février 1661, par le Traité de Vincennes, Charles IV, duc de Lorraine céda au roi Louis XIV la ville de Sierck et une trentaine de villages environnants. C'est ainsi qu'Apach devint français, 105 ans avant la Lorraine. Apach devint alors siège d'une mairie dans le cadre de la prévôté de Sierck qui englobait la vallée d'Apach, c'est-à-dire les localités d'Apach, Huvertingen, Belmach,Tünting,Ritzing,Merschweiller ainsi que Besch et autres petites localités du côté sarrois.

              Thierry de St Baussant, héritier (1682 - 1690) après la mort de jean de Bettainvillers, semble avoir donné aux forges leurs plus belles périodes d'activité avec un personnel nombreux. Les ouvriers métallurgistes pouvaient avoir affaire jour et nuit auprès de ces fourneaux toujours en activité. Il ne faut donc pas s'étonner de les voir habiter dans la forge même.  

                                                              

                                                      Blason de Nicolas Thierry de St Baussant

Presque aussitôt après cette période de splendeur relative, la forge d'Apach traverse de nouveau des moments difficiles. La guerre devait éloigner M de St Baussant de son usine. En 1690 c'est Isaac Levy, qui s'efforce de la maintenir en activité. Mais Levy ne paraît pas avoir tenu ses engagements et en 1691 la forge fût prise à bail par Nicolas Collin. A la fin avril 1694 la forge fut adjugée à un certain Alexandre Huguenin

           Mais Huguenin n'avait pas l'intention de mettre à feu le fourneau et donc de faire du fer à Apach. Il voulait seulement faire façonner les gueuses qu'il faisait dans la forge de Moyeuvre. Différentes affaires juridiques, ajoutées aux maux de la guerre, qui avaient ravagé tout le pays avec une barbarie extrême, expliqueront l'état lamentable ou était tombé la petite usine. La forge d'Apach fût adjugée le 4 mai 1699 à Charles Feticq , seigneur de Cussigny, et Antoine Gaudet son gendre. Mais les conditions d'exploitation n'étaient plus les mêmes, ils n'étaient propriétaire que des forges et ne possédaient ni bois ni minerai, qu'ils devaient acheter.

  Au printemps de 1667,l'armée de Créqui traverse le pays. De 1672 à 1677, Condé et Turenne ainsi que le duc de Lorraine campent avec leurs armées tour à tour dans les environs.

             Pendant cette guerre de nombreuses personnes trouvaient la mort, et , le village ne comptait plus qu'environ la moitié des habitants, soit 2OO.

                       Entre autres articles fabriqués aux forges dApach, des plaques de foyer fondues en 1685. Ces plaques offrent les noms ou les initiales des personne qui les avaient commandées.

  C'est seulement en 1716 que nous retrouvons un nom de maître des forges d'Apach : jean-Mathias Chardon, capitaine de Grenadiers. Puis en 1718 Claude Vautrin devient propriétaire des forges. Pure spéculation car 3 jours après les forges étaient revendues pour une moitié à Cerf marchand de fer , et à François‑Joseph Hurault de Mortillet pour l'autre moitié.

Pourtant la forge était loin d'être inactive. Les ouvriers qui y travaillaient venaient principalement de Villerupt, pays des forges. Les forges d'Apach sont constamment vendues et revendues ! 1732 ; puis 1739 ; 1741. En 1752 elles changent encore de maître.

En 1756 , dans un traité du département de Metz , on peut lire, en parlant du village d'Apach , qu'il y avait une forge tombée en ruine , entendu que les mines de fer étaient trop éloignées. Le développement des forges voisines , mieux situées, facilement approvisionnées en bois charbon et minerai dut contribuer au déclin rapide de la forge d'Apach.

  Anecdote : La Chapelle d'Apach fut fondée par Louis de Bettainvillers au moment ou il établissait les forges d'Apach ; parce que ses ouvriers venant de la Lorraine française ne comprenaient que le français. D'ailleurs la chapelle eut une destinée différente de celle des forges et ne disparut pas avec celles‑ci ; elle continua au contraire d'exister pendant tout le cours du 18éme siècle.

                      A la mort de Jean de Bettelainvillers vers 1682, la Seigneurie de Meinsberg et la forge d'Apach qui en dépendait se trouvèrent partagées entre trois héritiers. La forge continua tout au long de la première moitié du 18ème siècle avec des hauts et des bas.

             Pendant cette période, les forges changèrent très souvent de propriétaire. Le développement de forges mieux situées (par rapport aux mines de fer), facilement approvisionnées en bois, charbon et minerai a contribué au déclin rapide de la forge d'Apach. Elles ont cessé toute activité en 1732.D'elles il ne reste plus rien si ce n'est les noms évocateurs de "Weiher", "Platinerie",et " rue des Forges"au niveau toponymique.

                    A la même époque la verrerie établie dans le village cessa également de fonctionner.

                    En 1639,Apach se trouvait être avec Kirsch et Merschweiller comme "bien" mis en gage à un Seigneur Morrbach, mais paraît avoir été rapidement racheté.

                    A la fin de 1649, l'armée française commandée par Rosen et La Ferté-Senneterre, puis au printemps de 1650 celle de Lorraine sous les ordres du comte Philippe-Emmanuel de Ligniville dévastèrent le pays à nouveau.

                    Le 28 février 1661, par le Traité de Vincennes, Charles IV, duc de Lorraine céda au roi Louis XIV la ville de Sierck et une trentaine de villages environnants. C'est ainsi qu'Apach devint français, 105 ans avant la Lorraine. Apach devint alors siège d'une mairie dans le cadre de la prévôté de Sierck qui englobait la vallée d'Apach, c'est-à-dire les localités d'Apach, Huvertingen, Belmach,Tünting,Ritzing,Merschweiller ainsi que Besch et autres petites localités du côté sarrois.

                   Au printemps de 1667,l'armée de Créqui traverse le pays. De 1672 à 1677, Condé et Turenne ainsi que le duc de Lorraine campent avec leurs armées tour àtour dans les environs.

                   Pendant cette guerre de nombreuses personnes trouvaient la mort, et , le village ne comptait plus qu'environ la moitié des habitants, soit 2OO.

               

Le 18ème et 19 siècle ( VERS UNE ACTIVITE AGRICOLE )

                      En 1705,Apach fut occupé par l'armée de Malborough. Le duc avait établit son quartier général au château de Meinsberg, dit depuis de Malborough. Après douze jours d'inaction, ce général, connaissant la force de l'armée française retranchée en face de la sienne sur l'Altenberg, renonça à envahir la France et se retira sur Trêves.

                      Après la révolution, alors que les forges s'étaient tues, le village retrouva une vocation agricole. le village se perdait dans les arbres:cerisiers-noyers-pommiers. Sur les coteaux du Hammelsberg, la vigne était maîtresse.

                               L'hiver très rigoureux de 1709 avait détruit tous les arbres fruitiers. On fit importer d'Autriche de meilleures espèces que l'on propagea par le greffage et qui finirent par remplacer les anciennes espèces dont la qualité était des plus médiocre.

                    La pomme de terre fut introduite à Apach en 1766 (reçue de la Chartreuse de Rettel elle-même ayant reçue ce légume de Hannovre).

             L'hiver 1769/70 fut également très froid ; la Moselle était pleine de glace; des loups paraissaient en bandes et ces bêtes constituaient un véritable danger.

           Apach devint commune en 179O, compte 305 habitants,48 maisons, et 4 moulins ( un à écorce, une scierie, deux huileries )et n'a cessé de se développer à partir de cette date.

                    Les forges n'existaient plus mais à leur place, il y avait de nombreux troupeaux.

                    L'activité est alors essentiellement agricole. A côté de l'élevage, les villageois s'adonnaient à la vigne qui remplissait le coteau du Hammelsberg avantageusement tourné vers le soleil.

                    En 1812,un décret du 30 mars, rattache Apach à la commune de Kirsch et le fut jusqu'au 12 janvier 1833.

                    Une statistique de 1844, signale une population de 537 habitants et un total de 90 maisons. Il y a une école allemande et française que fréquentent 63 garçons et 53 filles ( revenus de l'instituteur 500 francs ),une église neuve, un presbytère, une maison d'école. Le territoire productible est de 137 hectares de terrains en friche dont le tiers a été mis en culture depuis 1836, 8 hectares en vigne de raisins blancs,5 hectares de prairies le long de la Moselle et près du ruisseau, 24 hectares en bois et 50 hectares en terres labourables ou jardins. Il existe également à l'époque près de la Moselle une source d'eau salée ferrugineuse dont la propriété est d'être purgative. elle marque 12°C tandis que les autres fontaines ne marquent que 10°C. Le village comprend alors, six moulins dont un mécanique et trois à tan, alimentés par le ruisseau qui parcourt la commune, une huilerie, deux fafriques de pipes en terre occupant 15 personnes, trois tanneries.

                      En 1831 et 1849, le choléra-morbus s'abattit sur le village, fauchant impitoyablement jeunes et vieux. La peste aggrava la situation, et durant cette période,et Apach s'en tira avec 47 personnes de moins. (Les familles Sondag, Francin, Lisch, Niderkorn furent au nombre des éprouvés )

                      Sous Napoléon III, la France s'enrichit grâce aux découvertes scientifiques qui bouleversent l'agriculture, l'industrie et le commerce.

                      L'industrialisation agricole s'étendit partout et Apach vit à vue d'œil le bien-être s'installer dans son village.

                      En 1864,Belmach,actuellement annexe d'Apach, était alors rattachée à la commune de Merschweiller. Ce hameau comptait alors une vingtaine d'habitants. Apach formait alors un village de 52O habitants, avec les annexes de Belmach et de Haut-Apach. Ce dernier hameau comptait 25 habitants et 6 maisons.

                     Vers cette même date, Apach était devenu un véritable centre industriel très animé et très florissant. On y comptait, outre la faïencerie importante située à mi-chemin entre Apach et Sierck, 3 grandes tanneries, 2 moulins à farine dont 1 de premier ordre, et des moulins à tan, commerces de grains et de farine, 1 huilerie (à l'endroit de l'école primaire actuelle), 1 fabrique de pipes de terre, des fours à chaux, 1 plâtrerie, des carrières importantes de quartz et pierres à chaux, des distilleries et vinaigreries (eaux-de-vie et vinaigre fait à base de vin), un commerce de vins et spiritueux

                      Mais ces industries tiraient une partie de leurs matières premières du Grand-Duché du Luxembourg et de l'Allemagne (Le transport de ces marchandises se faisait par la Moselle).

                    Ce développement industriel attire du monde à Apach, et on comprend ainsi pourquoi la courbe démographie s'accentue de 1849 à 1864.

                      Plus de 15O personnes viennent s'ajouter à la population ;c'est à cette époque qu'on construisit le hameau "la Hovert" et 18 maisons abritaient 64 habitants. Il y avait une brigade et un développement de douane.

                    Mais dès 187O, la guerre vint à nouveau semer l'horreur parmi des habitants d'Apach.

             

DE 187O  à 1914

 

                    Les conditions de la guerre de 187O furent désastreuses pour notre petit pays. Les personnes le quittèrent pour s'en aller vivre en vieille France.

                      La frontière n'existant pas, notre industrie locale eut à lutter contre les grosses entreprises allemandes beaucoup mieux outillées que les nôtres. Le déclin de nos industries s'accentue surtout après 1877 quand s'ouvrit la ligne de chemin-de-fer Trêves-Apach. L'agriculture elle-même dut s'orienter vers d'autres activités. Le lin, le colza, le chanvre disparurent complètement. Seule la vigne connut une ère de prospérité, mais en remplacement de vieux ceps  ravagés par le phylloxéra, on avait planté des espèces hybrides dont le produit n'avait ni la qualité ni le bouquet des vins d'antan.

                      Le  relâchement de l'économie amène donc après la guerre de 187O une baisse de la population accentuée par un taux de mortalité élevé. En effet, en 1881, beaucoup de personnes succombèrent à la grippe et la diphtérie fit des ravages parmi les enfants en 1892. A la veille de la première guerre mondiale, Apach était un village de 434 habitants.

 

 

UNE FORTE IMMIGRATION

          La première guerre mondiale a fait une vingtaine de victimes mais dès 1919, Apach connut de sérieuses transformations. De 1919 à 1934, on construisit beaucoup à Apach.

                    Un cordon douanier s'établit de nouveau à la frontière allemande, tel qu'il existait avant 187O.

                    Comme il fallait loger le personnel de douane, on construisit une cité douanière, soit une dizaine de maisons semblables les unes aux autres.

                    Les douaniers étaient originaires, pour la plupart, de la Bretagne, du Jura et des Vosges. De plus, la gare frontière devint poste de de contrôle pour le transit international.

                    On transforma complètement l'ancienne gare construite par les Allemands en 19O5. Pour loger les employés du chemin de fer, originaires du centre de la France pour la plupart, on construisit la cité Bellevue qui domine le vieux Apach. 

Un article de journal du 26.7.1930

La grande colonie de cheminots entre Apach et la frontière prussienne

      Comme nous l'avions annoncé dans notre article paru hier sous la rubrique de "Sierck", la grande colonie de cheminots, construite sur la hauteur, entre Apach et la frontière prussienne, est entièrement terminée. Plusieurs ménages s'y sont installés déjà, et tous les logements seront occupés pour le 1er octobre prochain, c'est à dire dans quelques jours.       Cette colonie-qui est un modèle du genre-est composée de 26 doubles maison, soit au total : 52 logements. Trente-quatre de ceux-ci comportent chacun quatre pièces et une cuisine ; les dix-huit autres : trois pièces et une cuisine. Deux rues traversent parallèlement la colonie : l'une porte le nom de rue de Belmach, qui est le nom d'un écart d'Apach, et l'autre, celui de rue Belle-vue. Il ne pouvait être mieux choisi, car de cette éminence, la vue s'étend au loin sur la magnifique vallée de la Moselle et les rives luxembourgeoise et rhénane.               .

     

     Les appartements sont fort bien agencés-tapissés et plafonnés avec une simplicité qui n'exclut pas le bon goût. Ils comportent l'électricité, l'eau et des installations hygiéniques adéquates. Chaque occupant dispose d'un jardinet de près de trois ares. A gauche de la grande entrée de la colonie, on aperçoit un vaste terrain de cinquante ares avec quelques bancs. Ce terrain doit servir de parc de jeux aux enfants L'ensemble du terrain comporte une superficie totale de 6,5 hectares. Dans un avenir qui n'est pas éloigné, il y sera construit en outre 34 logements pour employés des douanes. On prévoit également l'installation de plusieurs maisons de commerce aux abords de cette colonie, car par les mauvais temps, en hiver notamment, il serait très désagréable aux ménagères d'avoir à descendre jusqu'au village pour s'approvisionner.

     L'établissement de cette colonie impose à la commune d'Apach un grave problème dont nous avons souligné l'urgence déjà : celui de l'agrandissement des écoles de garçons et de filles. Ce problème ne peut plus être différé, et il faut que le Conseil municipal sache bien que si les ressources communales sont notoirement insuffisantes-ce qui n'étonnera personne-il pourra compter sur le concours effectif de l'Etat et de la Direction des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine. Ce qui a pu être fait à la colonie de Basse-Yutz, est également réalisable à Apach.

En attendant, nous saluons avec une vive satisfaction cette colonie nouvelle qui vient en quelques mois de surgir de terre, si l'on peut dire, et qui constitue un incontestable progrès social.

   

Durant cette période, la population augmenta rapidement. Le village comptait en 1938, 698 habitants. Apach connut par conséquent à cette époque une forte immigration. Les immigrants étaient essentiellement des personnes ayant quitté des régions pauvres de la France où le travail leur manquait.

 

                    Mais ceci ne devait pas durer, car à nouveau la guerre amena misères et destructions dans notre localité.

 

   

 LA SECONDE GUERRE MONDIALE

          Apach connut à nouveau la misère après la 2ème guerre mondiale. En effet, tous les habitants durent évacuer brusquement le village le 2 septembre 1939, laissant derrière eux tout leur avoir et leurs biens amassés péniblement durant des années. Les évacués ont été à Rouillé, village situé dans la Vienne. Maintenant le village  faisait partie de ce No Man's Land qui s'étendait entre les lignes Maginot et Siegfried. Presque toutes les maisons furent atteintes. Un vingtième disparut complètement. La gare elle aussi, connut de gros ravages. Après l'armistice en septembre-octobre 194O, 35O habitants rentrèrent à Apach.

                      En décembre 194O, la commune fut rattachée au Gross-Sierck. Dans les classes, la photo d'Hittler remplaçait le Crucifix.

                      Au début de 1943, on comptait à Apach 41O habitants. Cet accroissement est dû au retour des quelques réfugiés et de l'arrivée de quelques Allemands.

                      Mais en 1943, des affiches appelèrent devant les conseils de révision les jeunes gens des classes de 39 à 43. L'enrôlement dans la Wehrmacht était devenu une terrible réalité. Beaucoup essayèrent donc de franchir la frontière pour se soustraire à cette terrible obligation.

                      En 1944, 38O habitants peuplaient Apach.

                      La libération tant attendue s'annonçait enfin en octobre 1944. Mais la guerre n'était pas terminée. Les Allemands  s'étaient terrés dans la ligne Siegfried. C'était le cauchemar des longs jours et des longues nuits dans les caves. Lors du bombardement aérien de Belmach le 5 décembre, 4 personnes trouvèrent la mort sous les décombres. Quand enfin les Allemands furent définitivement battus, il n'y avait à nouveau que des ruines. Les autres, habitants qui se trouvaient comme réfugiés disséminés dans une dizaine de départements de la France, rentrèrent les uns après les autres. Ceci amena à 584 le nombre des habitants en 1946.

   

DE 1947 à 1954

                    En 1946, Apach n'avaient plus sa population d'avant guerre et il faudra attendre 1955 pour que le village retrouve son équilibre.

                      La principale cause de l'évolution de la population avant la seconde guerre était l'installation du poste de douane. Après la guerre les logements des douaniers étaient tous inoccupés. La frontière avait été reculée par suite du rattachement de la Sarre à la France. Les douaniers ont ainsi quitté Apach pour les villages de la Sarre, tels que Wadern, Nennig, Neukirchen etc... Certains ont été dans les villages de la frontière luxembourgeoise.

                      On peut expliquer ainsi pourquoi Apach n'a que 62O habitants en 1947. L'évolution est alors très lente. En 1954, la population ne s'éleva qu'à 668 habitants :  de plus qu'en 1847.

                      Il est à remarquer que la gare retrouve peu à peu son importance d'avant guerre, et que la Cité réservée aux employés de chemin de fer renaît peu à peu. De plus, le taux de natalité est légèrement supérieur au taux de mortalité qui est relativement faible.

   

L'EVOLUTION DES DERNIÈRES ANNÉES

            Depuis 1954, Apach n'a cessé d'évoluer.

                      En observant le tableau démographique, on constate une montée en flèche de la population. En 1959 la Sarre redevient allemande, et c'est le retour alors du poste de douanes à Apach. La population s'élève en 1959 à 800 habitants. C'est également au cours de cette année que commencent définitivement les travaux de canalisation de la Moselle.

                     La construction d'une écluse et d'un barrage nécessite une mains-d'œuvre élevée. La plupart des ouvriers qui sont chargés d'aménager le cours de la Moselle sont logés à Apach.

                      En effet, à cette époque toutes les maisons sont occupées, et au recensement de 1962 on évaluait à 900 le nombre des habitants du village.

                      Cependant, cette population n'est pas stable, car dès 1964 on note  un léger décroissement de la population dû essentiellement au départ de l'entreprise de la canalisation. Mais certaines familles se sont installées définitivement à Apach.

                      Mais en 1964, la population s'élève à 9O5 habitants. Cette nouvelle évolution est due à la création d'un poste de douanes spécialement pour le transport maritime.

                    La population apachoise

 

C'est dans les registres paroissiaux qu'on retrouve habituellement les noms des personnes qui ont habité le village autrefois. Mais comme Apach faisait partie de la paroisse de Perl avant la révolution, il n'existe pas de registres paroissiaux d'APACH. Les registres de Perl ont enregistré indifféremment les gens de Perl ainsi que ceux d'APACH. Aussi ne peuvent ils pas nous être utiles pour faire une liste composée exclusivement de noms de personnes ayant vécu à APACH.

  Comme les registres paroissiaux ne peuvent pas nous apporter de précisison à ce sujet, il faut se reporter aux registres d'Etat-Civil. Mais ceux-ci ne commencent qu'en 1803. On trouvera également à la fin du cahier de doléances la liste des personnes qui prirent part à la rédaction de celui-ci.

  En compulsant les registres de  l'Etat Civil de 1803 à 1813, on a une idée des noms des familles qui vivaient à APACH à l'époque. Voici la liste recueillie:

 APACH, BARTEL, BENDER, BLICK, BRAUNSHAUSEN, BURCHER, DIREN, CLOPE, DUNOT, FRANIEN, FEDERSPIL,RANCK, GOERGER, GREGOIRE, GUERIC, JAOBY, GLOUDEN, GREFFERATH, GROPE, JON, KAUFMAN, KLEIN, KEISER, KROMPHOLTZ , KREMER, LISCHE, LARY, LARRIN, MULLER, HEINZE, HOFFMANN, NIDERCORNE, RONCK , NOSBAUM, REDLINGER, RHEIN, RITE, ROSIER, REISHOFFER, SONDAG, SCHOUMACKER, SCHMIT, STRAUS, STEIN, SCHILTZ, THEIL,SCHÜTZ, THOMAS, WEBER, VEINGERTENER, VONZOM, WEIMERKIRCH, ZEREN.

 Les maires

  On a vu qu'APACH était déjà à l'époque de l'ancien régime siège d'une mairie. On n'a malheureusement aucune trace du nom de ces maires d'avant la Révolution à cause de la destruction des archives pendant la tourmente révolutionnaire. La liste complète des maires de 1793 à nos jours est par contre connue. Bien entendu, il n'y a pas de maire entre 1812 et 1833 puisque pendant cette période, APACH n'était qu'une annexe de la commune de Kirsch.

 LISTE DES MAIRES D'APACH.

 1793 - 1794 : Michel SONDAG.

1794 - 1798 ; Christophe LARY.

1798 - 1799 : Jacques SONDAG.

1799 - 1800 : Michel SONDAG.

1800 - 1812 : Jacques SONDAG.

1812 ; Jacques REYMERINGER.

 1823 - 1840 : Michel LARY.

1840 - 1857 : Michel GREGOIRE.

1857 - 1860 : Joseph BRON.

1860 - 1865 : Henri GREGOIRE.

1865 - 1871 : Mathieu GREGOIRE.

1871 - 1894 : Pierre CLOSSE.

1894 - 1917 ; Henri GREGOIRE.

1917 - 1920 ; Jean-Baptiste WEBER.

1920 - 1925 ; Jean SCHMITT.

1925 - 1935 ; Jean-Baptiste WEBER.

1935 - 1940 : Mathieu GREGOIRE.

1945 - 1947 ; Pierre ROLINGER.

1947 - 1953 ; Mathias HOFFMANN.

1953 - 1960 : André MATHEY.

1960 - 1971 ; Pierre MORITZ.

1971 – 1986 ; Pierre HALLE.

1986 -         ; Gérard Rollinger.

La paroisse d’Apach

        Avant la révolution, APACH faisait partie de la paroisse de Perl , laquelle dépendait à son tour du chapitre de la cathédrale de Trèves. Sa dénomination exacte est "annexe de la cure de Perl, doyenné de Perl, archidiaconé de Tholey, diocèse de Trèves. I1 existait à APACH une chapelle dédiée à Saint léonard, patron des forgerons. I1 semble que cette chapelle fut fondée par Louis de Bettainvillers au moment où il établissait les forges d'APACH parce que ses ouvriers venaient de la Lorraine romane et qu'ils ne comprenaient que le roman. Les gens d'APACH se rendaient à Perl où la messe était en allemand. La chapelle eut une destinée différente de celle des forges et ne disparut pas avec celles-ci; elle continua au contraire

d'exister pendant tout le cours du 18e siècle. La chapelle d'APACH dépendait de la paroisse de Perl où se passaient tous les actes de l'Etat civil ; le chapelain n'y remplissait qu'un rôle intermittent, dans les cas urgents. ou pour des cérémonies particulières, telles que les fêtes commémoratives.Ce qui explique qu'on ne retrouve pas trace d'un bénéfice à APACH pour le chapelain.

        Au début du 19e siècle, APACH fut détaché de Perl et devint une paroisse à part entière. C'est en 1804 qu'elle fut érigée en succursale communale de l'évêché de Metz, puis en 1808, elle devint une annexe de la paroisse de Kirsch. De 1826 à 1839, c'est une annexe vicariale de Kirsch. Elle prend en 1839 le titre de succursale de la cure de Sierck.

        L'église actuelle a été construite en 1832, comme l'indique le linteau au dessus de la porte. Elle est dédiée à Saint Donat. L'église à été construite sur l'emplacement de la chapelle de Louis de Bettainvillers dont le clocher existe encore. L'une des deux cloches baptisée en 1827 porte le nom du patron Saint Léonard. I1 existe encore une chapelle dans le hameau de Belmach et une autre dans le hameau de Haut-Apach.

 Voici à présent la liste des curés titulaires d'APACH depuis 1802.

 LISTE DES CURÉS D'APACH

1802 - 1806 : Joseph ZULION.

1806 - 1813 : Henri PIGEOT.

1813 -'1823 : Le desservant de Kirsch.

1823 - 1839 : Antoine LEIBER.

1839 - 1848 : Jean LAUER.

1848 - 1853 : Jean MARCHAL.

1853 - 1856 : Jean Adam VARIS.

1856 - 1867 : Jean-Pierre RICHERT.

1867 - 1876 : Pierre SICHEL.

1876 - 1884 : Nicolas ETTINGER.

1884 - 1888 : Michel LANGBOUR.

1888 - 1890 : Pierre KINTZINGER.

1890 - 1891 : Le desservant de Kirsch.

1891 - 1903 : Charles Louis MARITUS.

1903 - 1906 : Le desservant de Kirsch.

1906 - 1920 : Paul Lucien BILLER.

1920 - 1926 : Jean GREFF.

1926 - 1933 : Joseph HALTER.

1933 - 1934 : Le desservant de Contz.

1934 - 1935 : Nicolas PIERRET.

1935 - 1948 : Auguste SENSER.

1948 - 1958 : Jean ALBERT.

1958 - 1959 : Pierre FROMHOLTZ.

1959 : Marcel WEYLAND.

 

Le cahier de doléances d’Apach du 6 mars 1789

 Assemblée du 6 mars en la chambre ordinaire par-devant Jacques LARUE, vigneron et premier élu de la municipalité, comme président l’assemblée pour l’empêchement du syndic ; pas de publication au prône, mais seulement par le greffier municipal.

43 feux. 43 comparants; 22 signatures.

 Députés : Nicolas FRANCIN et Jacques LARUE, tout deux vignerons.

 CAHIER DE PLAINTES, DOLEANCES ET REMONTRANCES des habitants et communauté composant le village d'APACH,dressé cejourd'hui dans l'assemblée générale convoquée au dit lieu en la manière accoutumée en la maison du syndic, en exécution des lettres du roi du 24 janvier dernier et réglement y joint et de l'ordonnance de M. le lieutenant général du bailliage de Thionville du 28 février aussi dernier ; à la rédaction duquel cahier a été procédé et a été résolu de faire les demandes et doléances qui suivent :

 ART. ler. L'abolition entière de la gabelle, de la régie des cuirs et du pied fourchu.

 ART. 2. L'abolition des privilèges et exemptions de l'ordre du clergé et de la noblesse.

 ART. 3. L'abolition des exemptions des officiers de justice et autres.

  ART. 4. La suppression des juridictions d'exception, comme bureau des finances et maîtrise des eaux et forêts, et réunir leurs fonctions aux juridictions royales.

 ART. 5. La stabilité du parlement dans la province pour soutenir et maintenir les droits du roi et ceux du peuple et prévenir l'Etat de toutes incursions domestiques.

 ART. 6. Que les frais de justice qui sont excessifs soient modérés; à l'effet de quoi, que les offices ministériels dans chaque siège soient réduits aux vacations arrivant.

  ART. 7. Que l'administration de la justice soit établie d'une manière claire et succincte, et qu'il n'y ait dorénavant que deux degrés de juridiction y compris les hautes justices et que les premiers juges puissent juger en dernier ressort des choses n'excédant pas 100 livres, et pour cet effet qu'ils soient au nombre de trois.

 ART. 8. Que la prévôté de  Sierck soit érigée en bailliage, comme l'ont été les iutres prévôtés moins importantes dans la province.

 ART. 9. Que l'art. XXII de l'édit du mois d'avril 1695 soit rapporté, et qu'il soit ordonné que les églises paroissiales seront entretenues et bâties par les décimateurs qui en étaient attenus avant le dit édit.

 ART. 10. Que l' administration des biens ecclésiastiques en commende soit retirée aux abbés commendataires aux vacations arrivant, et les dits biens réunis aux abbayes et prieurés qui les concernent, à charge par eux d'employer la moitié du revenu en entretien des bâtiments et de verser l'autre moitié des revenus aux économats de chaque province, sauf à Sa Ma-

jesté d'en régler une pension fixe à proportion du revenu, mais qui ne pourra pas excéder le tiers, pour les abbés commendataires que le roi voudrait en gratifier, le surplus des mêmes revenus devant être employé aux réparations des églises qui seraient à la charge du peuple, hors d'état d'en faire les frais en tout ou en partie, et à l'établissement d'un collège de régents et régentes d' école pour l'instruction des enfants du plat pays, et autres oeuvres pies.

 ART. 11. Que cette province demeure exempte de l'établissement des barrières, et que la liberté de commerce avec le pays étranger limitrophe soit maintenue en conformité des traités souverains depuis l'époque du 3 mars 1325 jusqu'à celui de Paris du mois de janvier 1718.

 ART. 12. Que les propriétaires de chaque paroisse ainsi que les décimateurs soient tenus à contribuer au soulagement des pauvres.

 ART. 13. Que la province soit mise en pays d'Etats.

 ART. 14. Que l'exportation des bois (hors le pays français) soit généralement défendue, parce que cette exportation fait la plus grande cherté dans nos contrées destituées des moyens bursaux, et que cette défense soit faite tant dans la Lorraine, qui est pays limitrophe, que dans la prévôté de Sierck.

  ART. 15. Que la grande multiplicité des droits d'acquits d'entrée et de sortie dans la Lorraine soit abolie aux fins que les étrangers limitrophes d'ici puissent acheter les gros fruits dans nos contrées, surtout des vins, qui restent dans le pays à cause des dits droits, de façon que les habitants ne sont presque pas en état de payer les deniers royaux faute de leur sortie.

 ART. 16. Que le vingtième qui est sur les habitations de la communauté en général soit aboli; ainsi que l'abolition des droits onéreux qu'on à mis sur des espèces de pressoirs que chaque habitant vigneron n'a que pour son propre usage, les dits droits imposés depuis environ douze ans, et vu que les dites habitations sont chargées de cens en avoine envers Sa Majesté.

 Fait et arrêté en la maison du syndic du village d'Apach, au dit Apach, en l'assemblée générale du dit lieu, le 6 mars 1789, et ont signé tous ceux des habitants qui savent signer, suivant l'ordonnance :

N. FRANCIN; Hari GREGOIR; Hari KROMPHOLS; Adam KLASS; Henrig STEIN; Johannes Battis GORG; Jacob GOERG; Michel SONDAG; Jacob LARI; Christoffel LARI; Friderich GEOERG; Johannes GBRG; Anton KLEIN; Jacob MOLLER; Christtyan SONDAG; Johannes AUSTGEN; Pierre WILD; Michel KLASS; Johannes HELLENDORF; Michel SONDAG; Mathias ABACH; Jakob SONDAG.

 Les comparants qui n'ont pas signé sont J. THEOBALT; J. LICHE; Christophe MULLER; Adam DIREN; Jos. THOMAS; Michel CREYER; Jacq. THEOBALT; Jacq. LICHE; Mathias BOUCHY; J. RONCK; Hubert ACKER; J. GREGOIRE; Pierre SIMINGER; Mathias BRAUNSHAUSEN; J. DAX; J. HOFFMANN; J. SCHMITT; Mathias SCHUTZ; Jacq. SCHUTZ; Mathias SIMINGER; Henri DIREN.

 Pierre WILD qui a signé n' est pas compté parmi les comparants.

 Les vieilles croix.

 Il y a peu de croix sur le ban d'APACH. Nous n'en n'avons relevé que TROIS : une à APACH sur la route de BELMACH, une seconde au HOVERT, une troisième en bois à l'entrée de BELMACH

   

La croix située sur la route de BELMACH date du 19ème siècle et est en fait une station de chemin de croix. Elle représente Jésus à terre consolé par Marie. La statue repose sur un socle massif et rectangulaire comportant des inscriptions en langue allemande et se trouve surmontée d 'une croix richement et finement sculptée. Statue et socle ont été peints de couleur blanche.
  La croix située au HOVERTdans un petit oratoire est une croix de type Bildstock à panneau-ré table terminé en bordure supérieure convexe. Sur un socle cubique sculpté repose une table plus large. Sur la table se dresse le fût qui comprend, creusé dans la pierre une statue de Saint-Jacques. Le panneau-rétable comporte le groupe de la croix (Christ en croix entre Marie et Saint Jean).Sous le Christ, on observe une tête de mort. Sous celle-ci, on découvre la date d'érection du Bildstock: 1805  Fût et panneau-rétable ont été peints en blanc.  
 La croix située à l'entrée de BELMACH se constitue d'une simple croix de bois sur lequel se trouve un Christ. Sous la croix, une inscription en français.  
 Nous terminerons enfin par une  croix incrustée dans le mur du dos de l'église d'APACH. On y trouve un Christ en croix surmonté de l'inscription INRI et de deux têtes d' anges. Sous le Christ se trouve une inscription en allemand qui comporte la date 1824 ainsi que le nom Anna SONDAG (sûrement le nom de la personne qui a érigé la croix).

 

 

 

Les maisons anciennes d’Apach

 

 

La plupart des maisons d' APACH ont été refaites, surtout après le bombardement de novembre et décembre 44. De plus, ces vingt dernières années, de nombreuses personnes ont enlevé systématiquement leurs linteaux pour mettre des portes en plastique. De rares façades ont conservé leurs linteaux d'origine. Voici en exemple un linteau daté de 1850 qui se trouve au mur d'une maison de la rue nationale. Il est très sobre car il ne comporte que la date de construction de la maison et le nom de la personne qui la fit construire: KATHARINA FRANS.

 

---DELAMOSELLE - La belle histoire d'Apach. Paul Even, Metz

---J. FLORANGE - Aperçu historique sur Apach et ses forges. Paris 1910

---Revue Culturelle du Pays francique

 

 

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